Pourquoi c'est important ?
Nos sites de montagne sont implantés au cœur d’habitats naturels exceptionnels depuis les alpages du Parc national de la Vanoise à Champagny-en-Vanoise, jusqu’au glacier de la Chiaupe. Ces espaces sont au cœur de notre vie et rythment nos activités, hiver et été. C’est pourquoi nous les connaissons, les étudions et mesurons leurs équilibres en détail.
Dès la conception de la station, les choix architecturaux visaient à empiéter le moins possible sur l’espace dédié au ski et à ses infrastructures, avec l’avantage d’une emprise au sol limitée. Construire en hauteur plutôt que consommer de l’espace de manière étalée, construire plusieurs pôles de vie pour rester à taille humaine.
Imaginez ? Si nos 55 000 lits étaient dispersés dans des chalets individuels de 6 personnes, il n'en faudrait pas moins de 9100.
La fragilité des équilibres, entre activités humaines, intenses à certaines périodes, et vie des espaces naturels et leurs habitants non humains, est l’une de nos premières préoccupations. Au quotidien nous travaillons avec de nombreux acteurs, qui encadrent nos projets, nous aident à nous améliorer et nous apportent leurs compétences : études d’impacts préalables à nos dossiers d’aménagement, autorisations de défrichement ou de prélèvements d’eau rendues par les autorités environnementales, actions de réhabilitation de certains habitats comme les zones humides, protection d’espèces…
Nos premiers pas
Maintenir un niveau de biodiversité élevé
L'Observatoire Environnemental du domaine skiable de La Plagne a été créé en 2014. Il est réalisé par le bureau d’études spécialisé en environnement, Karum. L’observation de la faune, de la flore, le suivi des paysages permettent de renforcer l’état des connaissances relatives aux sensibilités environnementales. Le périmètre étudié correspond à l'espace d'activité du domaine skiable.

La Grenouille rousse est très présente sur le domaine skiable. Connue depuis 2014, elle représente 108 des 110 observations d’amphibiens réalisées sur le domaine skiable. En 2020, des adultes, des juvéniles et des têtards ont été observés dans 2 nouvelles zones humides sous le tunnel des Inversens et en amont du lac des Blanchets. L’espèce atteint 2750 m d’altitude sur le domaine skiable, en dessous du glacier de la Chiaupe.

Préserver les zones humides
Avec leur biodiversité particulièrement riche, les zones humides sont des milieux à forts enjeux environnementaux. Elles jouent aussi un rôle crucial dans le cycle de l’eau. En effet, elles permettent de “tamponner” l’eau selon le principe de l’éponge. Quand il n’y en a pas assez, elles vont en relâcher. Quand il y en a trop, elles vont l’absorber. C’est le cas de la zone humide du plateau de Carella qui remplit son rôle : le terrain se gorge d’eau à la fonte de la neige ou lors des pluies/orages ce qui limite le risque de débordement du ruisseau, et en période plus sèche, comme lors de cet été 2022, la zone humide permet d’alimenter le cours d’eau en libérant de l’eau.

Revégétaliser les sols
Depuis de nombreuses années, le gestionnaire du domaine skiable de La Plagne œuvre à revégétaliser l’emprise de ses travaux pour atténuer leurs impacts sur les milieux naturels, prairies ou landes.
Depuis 2010, ils pratiquent la technique de l’étrépage pour maintenir la structure du sol, les champignons, les bactéries et la végétation en place. Cette pratique consiste à prélever de la couche superficielle (les mottes de sol et de la végétation) pour les re-disposer sur un autre site. Un travail un peu plus long et coûteux, mais qui permet de conserver la végétation d'origine et améliore les chances de reprise.
Depuis 2020, le gestionnaire s'approvisionne en semences auprès du label “Végétal Local” qui propose des mélanges comprenant 20% à 25% de graines végétales locales. Il participe en parallèle à de nombreux programmes de recherches sur le sujet, notamment en mettant à disposition des zones tests sur le domaine. Le semencier Phytosem avec qui il travaille depuis 2014 propose principalement 2 mélanges « Supérieur à 2000 m d’altitude » et « Inférieur à 2000 m d’altitude ». Ces mélanges de graines sont adaptés aux terrains de La Plagne. Ils sont affinés après des visites sur les sites de semis tous les ans. Cela permet de maintenir l’ensemble des espèces végétales du site.
Vivre, travailler te grandir à proximité d'un parc naturel

Une partie du domaine de montagne de La Plagne se situe au sein du Parc national de la Vanoise. Ce dernier, créé en 1963 en raison de la disparition des bouquetins, est le plus ancien Parc national de France. Il offre un espace majestueux, entre Maurienne et Tarentaise, gardien d’une faune et d’une flore soigneusement préservées. Créé pour protéger la nature, le Parc a aujourd’hui pour mission principale de sauvegarder ses paysages, la diversité de ses espèces végétales et animales ainsi que son patrimoine culturel.
Le vallon de Champagny-le-Haut, situé sur la commune de Champagny-en-Vanoise, constitue une porte d’entrée du Parc national de la Vanoise. Ce site est très fréquenté et présente des enjeux forts en termes de paysages, d’espèces et de milieux naturels. La présence importante de bouquetins, notamment en période hivernale et printanière, en fait un site idéal de suivi scientifique de l’espèce. Dans le cadre du programme européen Alcotra lemed-Ibex sur le bouquetin des Alpes, et afin de pouvoir mieux suivre les déplacements de l’espèce, le Parc national de la Vanoise a équipé certains bouquetins de colliers émetteurs GPS. Les bouquetins ainsi marqués ont été baptisés par des écoliers de Champagny-en-Vanoise qui ont pu les suivre en direct via un site internet pendant toute la durée du programme. 8 bouquetins ont été marqués (sur le secteur de Pralognan) en 2019 et 140 animaux suivis. Ce suivi a permis aux scientifiques de mieux identifier les déplacements de l’espèce et leurs zones d’habitats.
FOCUS : Sentier Plan des Gouilles - Laisonnay
De nombreux sentiers parcourent le Parc national de la Vanoise, largement fréquentés en été par les randonneurs. Ils doivent être entretenus, remodelés, voire créés.
Objectif de la création d'un sentier : désenclaver l’accès au refuge du Plan des Gouilles par la création d’un sentier praticable.
Méthodologie : concertation entre le PNV (Parc national de la Vanoise), le CAF (Club Alpin Français) qui gère le refuge concerné, les chasseurs et la commune pour étudier plusieurs solutions.
Travaux : un sentier de faible largeur (60 cm) pour conserver l’esprit alpin et limiter l’impact sur le milieu naturel.
Des travaux réalisés uniquement de façon manuelle (pelles, pioches).
Aider nos forêts à s'adapter au changement climatique

On le sait, les arbres et forêts de nos régions sont directement impactés par le réchauffement climatique : développement de maladies type scolyte et attaques d'insectes comme le bostryche typographe qui ravagent les forêts d’épicéas, incendies de plus en plus fréquents, mais aussi à cause de coupes rases. Sur la commune de Champagny-en-Vanoise, un projet en lien avec l'ONF (Office National des Forêts) et l'école primaire du village à permit la plantation cet automne 2022 d’une cinquantaine de nouvelles essences sur une parcelle d'un ancien affouage (zone accordée pour al coupe de bois de chauffage) : pins sylvestres, mélèzes d’Europe et érables sycomores. Ces essences en test doivent permettre à nos forêts de mieux s’adapter pour faire face à ces nouvelles menaces.